Quatre moutons morts après une probable attaque du loup à Berlincourt

Quatre moutons ont péri après une probable attaque du loup dans la nuit de jeudi à vendredi à Berlincourt, à 100 m d’une habitation. Même si le carnassier est coupable, il n’a pas signé son arrêt de mort, les ovins n’étant pas bien protégés.
mouton probablement dévoré par le loup
mouton probablement dévoré par le loup

Un des moutons probablement égorgés par le loup.

Huseyin Dincarslan
Huseyin Dincarslan
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Le loup a vraisemblablement perpétré un nouvel assaut meurtrier dans la région, dans la nuit de jeudi à vendredi. 

Deux moutons ont été retrouvés morts dans un pâturage à la sortie de Berlincourt, du côté d’Undervelier, à 100 m d’une habitation. Un troisième a succombé à ses blessures. Agonisant, un quatrième a été euthanasié.

Selon Amaury Boillat, inspecteur de la faune à l’Office de l’environnement, ces bêtes sont passées sous les crocs d’un canidé. "Il s’agit probablement d’un loup, mais c’est à confirmer." 

Des prélèvements ont été envoyés samedi à Berne pour savoir si canis lupus est bien le coupable.

Les moutons appartenaient au boucher Nicolas Kottelat. Il se remet gentiment de ses sensations. "Je vois tous les jours des animaux morts. Mais quand on voit une bête agonisante, dans cet état depuis des heures, cela fait quand même mal. On ressent de la colère", explique-t-il. 

Il détenait 23 moutons dans ce pré entouré d’une clôture pas complètement fermée. Un des côtés, donnant sur la rivière, était laissé ouvert pour permettre aux ovins de boire en toute liberté. "Cela fait dix ans que je mets mes moutons dans ce pâturage, et j’ai toujours fait comme cela. Cela allait bien jusqu’à cette attaque", dit Nicolas Kottelat.

"Il faut réguler les populations du carnassier cet hiver, sinon ce sera la catastrophe à partir du printemps prochain, au rythme où se reproduisent ces animaux."

Les autres bêtes ne semblent pas traumatisées, relève le boucher. "On a pu les rentrer facilement dans la bergerie", précise-t-il. 

Il va les garder un moment dedans, mais il aimerait pouvoir les relâcher encore dans le pâturage avant l’hiver. "On est à mi-octobre. Il y a encore de la belle herbe dehors. Normalement, on ne rentre pas les moutons avant début décembre", pointe-t-il.

L’habitant de Berlincourt n’est pas serein face aux assauts meurtriers du prédateur, qui se multiplient dans le Jura et le Jura bernois: "Je suis favorable au tir du loup. Les attaques ont lieu toujours plus proches des habitations. Si la situation ne change pas, on ne pourra plus mettre de bêtes dans les alpages d’ici l’an prochain. Il faut réguler les populations du carnassier cet hiver, sinon ce sera la catastrophe à partir du printemps prochain, au rythme où se reproduisent ces animaux."

Même s’il s'avère qu'ils ont été tués par le loup, ces moutons ne pourront pas être comptabilisés pour une autorisation de tir, souligne Amaury Boillat, car la base légale fédérale exige que le bétail soit détenu dans des conditions de protection suffisantes. 

D’ailleurs, dans la plupart des attaques vécues ces derniers temps dans la région, les critères en vue d’une régulation n’étaient pas réunis.

La recolonisation du Jura par le loup bien entamée

Pour l’inspecteur de la faune, ces événements sont le signe d’un processus bien enclenché: celui de la recolonisation de l’Arc jurassien par le loup. "Ils sont le fait d’animaux entre un an et deux ans, chassés par le couple dominant de leur meute devenue surnuméraire après la naissance de louveteaux ce printemps. Ce sont des individus qui doivent se nourrir et s’en prennent à des proies faciles."

À noter qu’une chèvre a été tuée par un loup samedi à Courtelary, selon une annonce officielle du canton de Berne.

Le Quotidien Jurassien

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